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GALERIE CHANTAL CROUSEL: Heimo Zobernig - 21 Jan 2012 to 3 Mar 2012 Current Exhibition |
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Heimo Zobernig
GALERIE CHANTAL CROUSEL 21 January - 3 March, 2012 |
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Heimo Zobernig 21 January - 3 March, 2012 Two spaces for an exhibition, one expects for an intervention playing on both spaces simultaneously, even a re-duplication. Heimo Zobernig is usually keen on working on the question of the double: the double of the artist, the double of the space, or the double of the piece whether it is with mirrors, in the video Heimo Zobernig explains to his double how to make a performance , during the re-activation of a symposium, or even by showing his catalogues along with their references…This time at the Chantal Crousel Gallery, the doubling is not so evident. In appearance, one space, La Douane is dedicated to video works and sculptures, some dating from the 1980’s while a recent series of paintings is on display at the rue Charlot space. What could be said of paintings where words seem to surface from a haze? The paintings are made with adhesive letters placed on the canvas and covered by a layer of white paint. When the adhesive letters are removed, a light relief appears between the letters and the background and persists when other layers of paint are applied with a palette knife. Sometimes part of the background is painted directly in brown or blue onto the canvas, which allows for a darker effect. Depending on the configurations, the words then seem to emerge from or sink into a sort of haze. This produces a phantom-like effect in which the pure and minimal form is no longer the privilege of the language. Prior works of Zobernig’s, as in the “REAL” series, billboards “AMERIKANER”, “dCONSTRUCTIVISM” or the panel “SKULPTUR PROJEKTE MÜNSTER” address such issues. Yet the letters now appear in tonal withdrawal or in tonal advance, and form words succeeding one another, sometimes with repetitions or clippings. What could we think? Lists interrupted of artistic genres, as if Zobernig was trying to convince or remind himself what it is about (PAINTING/PAINTING/SCULPTURE)? Bizarre play on words (PAIN/TING/PAINTING)? A form of irony towards conceptual artists, guardians of the rules of language, in the way of Joseph Kosuth. (BEIGE/OCHRE/MONOCHRO/ME/GOLD)? Or associations that might make one smile (CONSTRUCTION/CHARM)? These are only speculations because “the text is not really on the visible surface,” says Zobernig. “These are paintings – colour and form – the words are like watermarks on the canvas. A phenomenon.” On some of these paintings appear one or more red lines, which interfere with the hazy backgrounds. Are these lines the contours of forms reminiscent of art history? “Sometimes I know, sometimes I don’t know,” explains Zobernig, referring in that regard to an artistic unconscious by way of the young Ruskin and his obsession with motives, as described by Rosalind Krauss. It is true that recently, rather surprisingly, Zobernig started introducing curved lines and dots in his series of paintings inspired by research on Piet Mondrian and Ian Burn, even though he hasn’t ceased exploring the questions left open by geometrical abstraction. The curved lines re-introduce here a subjective dimension into a field – geometric abstraction – that is focused on objectivity. “The free line is the subjective form but also the way to search for the good form. The grid stays objective,” Zobernig says. At the same time, the introduction of anthropomorphic figures in the videos and in the sculptures, also correspond to a form of subjectivity. For example, a video showing him engaged in a fight with vaguely human coloured shapes in chroma key colors – red, blue, and green – along with two sculptures from the series of “lamps – shelves – mannequins” are presented in the space of La Douane. The Lexikon der Kunst 1992 consisting of a glossary of lists of words composed with Ferdinand Schmatz, had provided Zobernig with a system, which allowed (in conjunction with the graphic designers from Experimental Jetset) for the creation of the posters and the cover for the catalogue of his exhibition at the CAPC in 2009. Much in the same way, the inventory of terms permits Zobernig to work the shape and the material of the words on the surface of the canvas. He thus joins a debate on the objectivization of poetry, undertaken by Mallarmé and Broodthaers, and that can be traced in the recent works of Josef Strau, Clément Rodzielski, Michael Krebber or Bernadette Corporation. Catherine Chevalier Heimo Zobernig Jan. 21, 2012 - March 3, 2012 Deux lieux pour une exposition. On attend là une intervention qui se joue sur les deux espaces à la fois, voire même un redoublement. Car Heimo Zobernig aime habituellement travailler sur la question du double : le double de l’artiste, le double de l’espace, ou le double de l’oeuvre – que ce soit avec des miroirs, dans la vidéo "Heimo Zobernig explique à son double comment on fait une performance", lors de la réactivation de symposium, ou encore en montrant ses catalogues et leurs références... Cette fois à la galerie Chantal Crousel, le redoublement n’a pas lieu de manière évidente. En apparence, un lieu est dédié à des sculptures dont certaines datent des années 1980 et à des vidéos, l’espace de la Douane et l’autre, la galerie de la rue Charlot, est réservé à une série de peintures récentes Que dire des peintures d’où semblent émerger des mots d’un épais brouillard ? Elles sont réalisées à l’aide de lettrages adhésifs placés sur la toile et recouverts d’une couche de peinture blanche. Lorsque les adhésifs sont enlevés apparaît ainsi un léger relief entre les lettres et le fond, qui persiste lorsqu’on ajoute d’autres couches de peinture à l’aide d’un couteau-palette. Parfois, une partie du fond est peinte directement en brun ou bleu sur la toile ce qui donne un effet plus foncé. Selon les configurations, les mots semblent alors émerger d’un brouillard ou s’y enfoncer. L’effet est phantomatique, la forme pure et minimale n’est plus l’apanage du langage comme on avait pu le voir dans de précédents travaux de Zobernig à l’instar de la série de peintures sur les termes «REAL» ou dans les billboards «AMERIKANER», «dCONSTRUCTIVISM» ou, le panneau «SKULPTUR PROJEKTE MÜNSTER». Les lettres apparaissent à présent en retrait ou en avance d’un ton et forment des mots se succédant, parfois avec des répétitions ou des coupures. Que pourrait-on en penser ? Des listes interrompues de genres artistiques, comme si Zobernig essayait de se convaincre ou de se rappeler de quoi il s’agit (PAINTING/PAINTING/SCULPTURE) ? Des jeux de mots bizarres (PAIN/TING/PAINTING) ? Une forme d’ironie à l’égard des artistes conceptuels, gardien des règles de langage, à la manière d’un Joseph Kosuth (BEIGE/OCHRE/MONOCHROME/ME/GOLD) ? Ou des rencontres qui font sourire (CONSTRUCTION/CHARM) ? Ce ne sont que des spéculations car « le texte n’est pas réellement sur la surface visible », nous répond Heimo Zobernig. « Les mots sont des peintures – des formes et des couleurs – et sont en filigrane sur la toile. Un phénomène. » Sur certaines de ces peintures apparaissent un ou plusieurs fins tracés rouges qui viennent parasiter les fonds brumeux. S’agit-il des contours de formes réminiscentes de l’histoire de l’art ? « Parfois, je sais quelque chose, parfois je ne sais pas », explique Zobernig, évoquant de la sorte un inconscient artistique à la manière du jeune Ruskin et de son obsession des motifs que décrit Rosalind Krauss. Il est vrai que récemment, de manière surprenante, il a commencé à introduire des lignes courbes et des points dans les séries de tableaux inspirés de ses recherches sur Piet Mondrian et Ian Burn, alors même qu’il n’a cessé depuis ses premiers travaux d’explorer les questions laissées ouvertes par l’abstraction géométrique. Les lignes courbes réintroduisent ici une dimension subjective dans un domaine qui, jusqu’alors, relevait de l’objectivité (l’abstraction géométrique). « La ligne libre est une forme subjective mais aussi une manière de chercher une “bonne” forme. La grille reste objective » (Heimo Zobernig). En même temps, l’introduction des figures anthropomorphiques dans son travail vidéo et sculpture correspond aussi à une forme de subjectivation. Par exemple, dans l’autre espace de la Douane sont présentées une vidéo le montrant ainsi engagé dans un combat contre des formes vaguement humaines en couleurs Bluebox, rouge vidéo, vert video, ainsi que deux sculptures de la série des “lampes-étagères-mannequins”. Le Lexikon der Kunst 1992 composé d’un abécédaire de listes de mots réalisé avec Ferdinand Schmatz avait fourni à Zobernig un cadre de règles qui a permis (en collaboration avec les graphistes Experimental Jetset) la création des affiches et de la couverture du catalogue de son exposition au CAPC en 2009. De la même manière, les listes de mots donnent ici à Zobernig la possibilité de travailler la forme et la matière des mots sur la surface de la toile. Il rejoint ainsi un débat sur l’objectivation de la poésie, qu’avait ouvert Mallarmé et Broodthaers, et qu’on peut suivre récemment dans les travaux de Josef Strau, de Clément Rodzielski, de Michael Krebber ou de Bernadette Corporation. Catherine Chevalier |
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